Interview de Cyril Kretzchmar sur l’échec du vœu commun sur l’Yzeron

Q : Cyril, mercredi 13 octobre 2021 à 7h30, l’ensemble des élus de la commune de Francheville se sont retrouvés pour un conseil municipal exceptionnel, dans l’objectif d’adopter un vœu commun sur l’Yzeron. Peux-tu nous en dire plus sur le point de départ de cette démarche ?

:Vous avez peut-être eu écho des derniers débats au sein du Conseil municipal de jeudi 7/10/21 à propos de l’Yzeron. Après un échange assez vif sur le financement assez bizarre, par la Municipalité, de la campagne « Tous anti-barrage » (25 000€ d’argent public gaspillé alors que la Sauvegarde de la Vallée en reçoit à peine 1 000 €), la discussion a été beaucoup plus mesurée et intéressante autour de l’examen d’un voeu sur l’Yzeron.

Le Maire avait fait préparer dès juin dernier un projet de voeu contre le projet actuel de barrage de la Roussille, ciblé sur la protection contre les crues centennales. Ce voeu un peu remanié a été proposé au vote du Conseil municipal du 7/10/21 et chaque groupe a pu (enfin !) s’exprimer de manière posée et réfléchie sur ce dossier complexe.

Au regard de la qualité des débats, le groupe d’élus DFR a proposé des amendements à ce voeu dans l’objectif qu’il soit signé par tout le Conseil. Le groupe Vivre à Francheville a demandé quelques jours de délai pour examiner ce voeu et proposer des amendements, ce que la Municipalité a accepté..

Ca n’a l’air de rien mais c’est la première fois dans l’histoire de ce dossier, soit depuis plus de 25 ans, que l‘ensemble des élus était prêt à signer un même texte sur l’Yzeron, après un débat sincère et honnête.

Q : Sauf que les choses ne se sont pas vraiment passées comme cela à la reprise du Conseil le mercredi suivant…

R : Non, ce mercredi matin à 7h30, les élus de DFR ont finalement fait le choix de ne pas participer au vote et les élus de VF ont voté contre. Sans bien sûr que le Maire laisse la possibilité aux élus de s’exprimer sur leurs décisions…

Q :Pourquoi vous, élus écologistes, fondamentalement opposés au projet actuel de barrage, n’avez en final pas pris part au vote ?

R : Cela mérite explication. Alors que le débat était de qualité en fin de Conseil le jeudi (« un beau moment de démocratie » selon le correspondant du Progrès), la gestion des amendements a été catastrophique jusqu’au mercredi matin : pas de réunions de travail entre les élus mais uniquement des envois de textes et de contre-textes. Pas d’explication sur les diverses propositions des uns et des autres, pas de méthode d’arbitrage ni de réel pilotage de la négociation… Alors que les deux groupes d’opposition avaient réussi à se mettre d’accord sur un texte commun, la Municipalité a bouclé une dernière version largement confuse et contestable, sans qu’il nous soit possible de réagir.

En effet, certaines affirmations sont peu étayées, voire sciemment provocatrices : au gré des versions « la population concernée » devient « une large majorité de la population », « 3 000 arbres » déracinés se multiplient en « 5 000 ». D’autres sont plus difficilement compréhensibles, rendant le texte trop long et peu efficace. Enfin et surtout la question des alternatives au projet de barrage actuel dit de la Roussille reste très floue : le vœu demande t-il un ouvrage plus respectueux de l’environnement ou pas d’ouvrage du tout ? Le Maire clame partout qu’il ne veut aucun barrage, quel que soit sa configuration, mais le vœu ne le dit pas…

Devant tant de confusions, nous avons considéré que les conditions d’accord entre l’ensemble des élus n’étaient pas réunies alors que c’était un enjeu essentiel pour nous. Résolument contre le projet actuel, nous ne pouvions pas voter contre, mais face à un voeu trop confus et sans réel consensus, nous ne pouvions pas voter pour non plus.

Q : Quel est ton sentiment devant cette occasion manquée ?

R : Je regrette profondément la manière dont se sont passées les choses. Le compromis qui s’était dégagé en fin de Conseil jeudi soir a été mis en échec, faute de méthode partenariale dans la rédaction des amendements ; c’est la Municipalité qui en porte la responsabilité, car c’est elle qui est aux manettes. Le Maire nous ayant privé encore une fois de moyens d’expression sur le sens de notre vote, il ne tardera certainement pas à exploiter politiquement la situation ; il tentera comme toujours de nous éreinter sur les réseaux sociaux et dans les supports municipaux.

Nous avons voulu un voeu réaliste, en accord avec nos convictions. Nous restons mobilisés contre le projet de barrage dans sa version initiale et soutenons une solution alternative.

Nous allons continuer de défendre notre position auprès du SAGYRC, dans le cadre de la démarche Concert’eau.

Nous vous donnons également rendez vous le 9 novembre prochain à l’Iris dans le cadre de la réunion organisée sur le sujet.

 



 

 

 

 

 

 

 

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